Toute une famille de Herstal poursuivie pour avoir détourné près de 200.000 euros d’aides sociales sur une dizaine d’années!
Les deux enfants et la mère prétendaient que le père de famille, gérant d’un night-shop, n’habitait pas avec eux.
- Publié le 18-04-2024 à 09h30
- Mis à jour le 18-04-2024 à 13h37
L’auditorat du travail a requis des peines d’amendes de 40 000 euros à l’encontre des deux membres d’un couple habitant à Herstal et de 4 800 euros à l’encontre de chacun de leurs deux enfants qui sont soupçonnés d’avoir fraudé près de 200 000 euros d’aides sociales sur une durée de dix ans ! Ils doivent répondre de perception d’indu d’avantage social, d’omission de déclaration pour conserver les avantages sociaux et escroquerie.
La mère de famille habite Herstal depuis fin décembre 2007. Elle est propriétaire de sa maison et elle est aidée depuis le 1er janvier 2008. Elle vivait sur place “officiellement” avec ses quatre enfants, deux mineurs et deux majeurs. La mère et les deux enfants majeurs bénéficiaient du CPAS ou du chômage.
En 2015, une dénonciation est intervenue car cette dernière a prétendu vivre seule avec ses enfants à l’endroit et devoir subvenir seule à leurs besoins alors qu’en réalité, le père des quatre enfants, gestionnaire d’un night-shop, a toujours vécu avec eux ! Le C.P.A.S. a procédé une enquête sur la situation du couple. Deux véhicules, dont une berline de luxe, étaient systématiquement garés devant le logement tous les matins et tous les soirs, ainsi que tous les week-ends.
”Le tribunal est écœuré par la situation et l’indécence du couple.”
Le père a été vu en train de fumer une cigarette sur le seuil de la maison, réceptionner des plis recommandés, étant seul dans l’immeuble en pantoufles. Des bijoux d’une valeur de plus de 19 000 euros ont été découverts cachés dans un coffre loué par le père de famille. Le magistrat de l’auditorat en a requis la confiscation. En tout, la fraude s’élève à 190 000 euros ! Tous les voisins ont confirmé que l’homme vivait sur place depuis l’emménagement de la famille à l’endroit.
Lorsque les aides sociales ont été coupées, la dame a introduit une réclamation auprès du tribunal du travail ! Les attendus des magistrats sont particulièrement cinglants…
“La demanderesse n’a cessé de cumuler les mensonges et fausses déclarations aux travailleurs sociaux”, relève le tribunal. “Le couple fraude effrontément en prétendant ne plus vivre ensemble alors même que la demanderesse est propriétaire de son immeuble, Monsieur X est propriétaire de deux Véhicules et exploite un commerce à Ans. Il est, du reste, fictivement domicilié dans son commerce. Le tribunal est écœuré par la situation et l’indécence du couple. La demanderesse se fait aider par le CPAS depuis une dizaine d’années alors qu’elle est propriétaire de son immeuble et que son conjoint, commerçant, possède des voitures dont le prix avoisine les 60 000 à 70 000 €.”
“J’ai beaucoup de problèmes car je suis très fatiguée”
Le tribunal s’est également indigné des explications de la dame quant au fait qu’elle n’a jamais travaillé pendant cette période. “J’ai beaucoup de problèmes car je suis très fatiguée”, avait-elle déclaré !
Le CPAS de Herstal s’est constitué partie civile, mais pas encore l’Onem. L’avocate de la défense de la famille a plaidé une suspension du prononcé, le dépassement du délai raisonnable et une peine de travail.